Qu'est-ce que l'étanchéité à l'air ?
L'étanchéité dans le bâtiment concerne à la fois l'eau et l'air, mais ces deux notions sont distinctes. L'étanchéité à l'eau vise à empêcher la pluie, la neige ou l'humidité de pénétrer dans la construction, ce qui repose sur un ensemble d'éléments : la couverture en toiture, les enduits ou parements extérieurs, les joints autour des fenêtres et portes, les systèmes d'évacuation des eaux pluviales... Aucun élément seul ne suffit, c'est la coordination de tous ces dispositifs qui garantit une protection efficace contre l'eau.
L'étanchéité à l'air, quant à elle, consiste à limiter les infiltrations d'air non contrôlées dans le bâtiment. Cela permet de maintenir l'efficacité de l'isolation thermique et d'assurer le confort intérieur. On veille notamment à ce que l'air extérieur ne contourne pas l'isolation dans les murs, sols ou toitures. Contrairement à l'étanchéité à l'eau, l'étanchéité à l'air ne doit pas empêcher le passage de la vapeur d'eau : il est important que la construction reste perspirante afin d'éviter la condensation et les risques liés à l'humidité à l'intérieur des parois.
Certaines techniques, comme l'application d'enduits spécifiques ou l'installation de membranes, permettent de renforcer l'étanchéité à l'air. Mais elles doivent être mise en œuvre avec soin pour ne pas créer de points de rosée ou bloquer la respiration naturelle du bâtiment. L'objectif est donc d'obtenir une enveloppe performante et durable, à la fois protégée de l'eau et correctement étanche à l'air.
Quel est l'impact d'une mauvaise étanchéité à l'air ?
Un gros risque d'humidité dans les parois
Qui n’a pas déjà vu des moisissures dans des habitations ? Plusieurs possibilités : un pont thermique (zone sans isolant), des remontées capillaires, une fuite, une mauvaise ventilation, ET une mauvaise étanchéité à l’air. Une enveloppe mal réalisée avec par exemple 1 mm de fente de la membrane sur 1 m² de mur concentre la vapeur d’eau – au lieu de 0,5 g d’eau (avec un frein vapeur d’une valeur sd=30 m), on peut atteindre 800 g/mètre linéaire. Cette eau peut engendrer à moyen terme une dégradation du bâti et d’une mauvaise qualité de l’air intérieur.
Une mauvaise isolation
La performance énergétique est dorénavant dans tous les projets : neuf ou rénovation. On a donc tendance à mettre des épaisseurs d’isolation importantes… un investissement important qui peut se révéler nul si l’isolant n’est pas mis dans des conditions optimales. Pour une résistance thermique (R) de 3,33 avec une étanchéité parfaite, nous pouvons avoir un R obtenu final de 0,7 avec seulement une fente de 1 mm de la membrane sur 1 m²
Comment assurer l'étanchéité à l'air ?
L’étanchéité à l’air doit, excepté pour une isolation par l’extérieur, être réalisée côté chaud des parois. Nous préconisons l’utilisation de membranes, plus pérennes que les enduits ou les plaques. On pourra mettre une partie de l’isolant devant le film à condition que la résistance thermique ne dépasse pas 1/3 (voir 1/4) de la résistance globale…
Des recommandations différentes en fonction des isolants
Les isolants tels que la ouate, le coton, la fibre de bois, le chanvre, … sont hygroscopiques. Ils ont une très bonne gestion globale de l’humidité : on va donc les mettre derrière une membrane frein-vapeur. Celle-ci va être étanche à l’air mais perméable à la vapeur d’eau. La valeur sd (équivalent lame d’air) du frein-vapeur varie de 0,2 à 10-15 m en fonction des marques.
Notre conseil, pour ne prendre aucun risque, est l’intello ou l’intello + de Proclima. Ce frein-vapeur hygrovariable va se fermer en hiver pour limiter l'évacuation de la vapeur d'eau vers l'extérieur et la bloquer en intérieur. Il s'ouvrira en été pour que celle emmagasinée dans les parois puisse rentrer. Vous aurez ainsi pas ou très peu de risques de point de rosée. Nous pouvons d’ailleurs faire étudier votre mode constructif pour s’en assurer.
Pour les isolants conventionnels tels que la laine de verre, roche, … la préconisation est habituellement un pare-vapeur : leurs fibres ne permettant pas de stocker l’humidité, ils risquent de se charger et de s’affaisser… Valeur sd > à 18 m. Cependant, un bâtiment n’étant pas parfait, il y a un risque à ce qu’un trou soit fait pendant ou après le chantier. Si c’est le cas, on pourrait avoir un effet cocotte minute avec le pare-vapeur. La vapeur d’eau va être concentrée en un point donné. Dans ce cas nous préconisons une membrane hygrovariable Intello de chez Proclima.
Nous proscrivons l’utilisation des isolants minces et polystyrènes à l’intérieur (condensation assurée sauf en cas de ventilation double-flux), très risqués en cas de feu (pour le PSE).
Mise en œuvre
Les lés doivent se chevaucher d’au minimum 10 cm. On les scotchera entre eux avec des bandes adhésives soigneusement sélectionnées (Tescon vana, Unitape…).
Pour faire les jonctions avec les sols, plafonds ou murs périphériques, nous vous conseillons une colle type Orcon classic (qu’il faudra laisser en épaisseur suffisante pour permettre une bonne dilatation des jonctions sans fragiliser l'étanchéité).
Nous proposons également tous les accessoires pour l'étanchéité des passages des différents réseaux (électriques, eaux sanitaires, conduits de VMC, etc.) à l'aide de bouchons thermiques ou de manchettes élastiques pour assurer une étanchéité optimum. Il en va de même pour l'étanchéité des menuiseries en intérieur comme en extérieur. Pour exemple, le Contega PV assure parfaitement la liaison entre le frein-vapeur et l'enduit plâtre car il est composé d'un adhésif lié à une armature tramée.
Dans le cas de toitures ou de murs bardés, on utilisera des membranes ou panneaux rigides, côté extérieur, qui sont étanches au vent et ont également un rôle d’étanchéité à l’eau. Proclima propose différents pare-pluies en fonction de l'endroit d'application. En voici quelques exemples :
Pour une façade verticale sous bardage classique, un Solitex Fronta WA sera suffisant.
Pour une façade verticale sous bardage claire-voie, un Solitex Fronta Quattro sera nécessaire.
Pour une toiture en pente classique un Solitex Mento 1000 ou un Solitex Connect seront conseillés alors que pour une toiture à faible pente. Il faut compter sur le Solitex Weldano, ou Solitex UM pour une couverture métallique. Leur choix se fera en fonction du type d'isolant posé, de la pente de toit et de sa nature.
Les exigences de la réglementation thermique
Un test d'infiltrométrie sera nécessaire afin de valider votre attestation d’achèvement de travaux. Il mesure la déperdition d'air dans la maison en mettant la maison en surpression d'air à 4 Pascals. Pour la RT 2012, la déperdition devra être en dessous des 0,60m³/(h.m²) pour une maison individuelle.
Lorsqu'on est sur une maison à basse consommation, passive ou positive, les seuils sont encore plus bas exigeant une application par des poseurs et une adéquation des matériaux. Nous recommandons un test d’étanchéité à l’air intermédiaire vous assurant la performance dès la mise en œuvre des membranes.